Depuis quelques années, l’expression « faire preuve de courage managérial » est très répandue. Évidemment, au fil du temps, chacun y va de sa propre définition et interprétation. Dans les faits, il s’agit plutôt d’une notion, qui de mon point de vue, se veut subjective plutôt qu’objective et ce, en raison de la perception qu’ont les parties impliquées, c’est-à-dire le gestionnaire (qui prend la décision) et l’employé (qui subit la décision).
Pourtant, lorsqu’on demande aux employés ce qu’ils recherchent de leur gestionnaire, la majorité d’entre eux répondent qu’ils recherchent une personne qui ne craint pas de s’affirmer et de prendre des décisions. Malheureusement, cela sous-entend que les décisions qui seront prises feront à la fois des employés heureux et d’autres mécontents. Malgré cela, le gestionnaire doit faire preuve de courage managérial et penser au moment de prendre sa décision, au bien-être de la collectivité et de l’entreprise plutôt que des individus et ce, dans le but d’en assurer son succès et sa pérennité.
De même, faire preuve de courage managérial signifie de ne pas craindre de prendre des décisions dont celles qui peuvent être impopulaires. Démontrer du courage managérial n’a pas pour principal objectif de se faire aimer ou de remporter un concours de popularité, mais comme je le mentionnais précédemment, de prendre les meilleures décisions pour l’organisation ou le bien-être collectif. Cependant, prendre une décision même impopulaire, ne veut pas dire pour autant de ne pas démontrer d’empathie (savoir se mettre à la place de l’autre) face aux gens et aux circonstances.
Ceci étant dit, au cours du processus décisionnel il n’est pas interdit pour le gestionnaire de demander l’avis de ses proches collaborateurs. Bien au contraire, faire preuve de courage managérial implique également de savoir s’entourer de gens compétents sur qui l’on peut se fier. Cela veut également dire de les écouter et de ne pas avoir peur de retenir leurs idées ou recommandations même si celles-ci ne viennent pas de vous. À l’inverse, il faut faire attention de ne pas tomber dans le piège de chercher à obtenir l’avis de tous de peur de ne pas blesser quelqu’un qui n’aura pas été consulté. Dans ce dernier cas, en plus de rallonger inutilement le processus décisionnel, la décision prise pourra possiblement faire plus de mécontents que de personnes heureuses.
En conclusion, faire preuve de courage managérial implique bien plus que de décider. Il requiert du gestionnaire qu’il assume un rôle de leader, qu’il soit un chef inspirant et qu’il n’agisse pas comme un gestionnaire qui prend des décisions pour ne pas déplaire. Décider et s’affirmer est à la base du rôle que doit exercer un gestionnaire et est directement en lien avec la définition de courage managériale.
Stéphane détient un Baccalauréat en Relations industrielles et est membre en règle de l’Ordre des Conseillers en ressources humaines agréés. Il a travaillé au sein de moyennes et de grandes entreprises à titre de Directeur des ressources humaines et des relations industrielles pendant plus de 20 ans. Au cours des dernières années, il a réorienté sa pratique et travaille chez Bédard Ressources à titre de Directeur services-conseils RH. Les membres de son équipe accompagnent différents clients tant au niveau des services-conseils RH que pour le recrutement de postes professionnels et exécutifs.